A l’origine la notion de « tiers-lieu » a été construite par le sociologue américain Ray Oldenburg, dans un ouvrage paru en 1989, « The Great, Good Place » pour définir des lieux hybrides en ville : « Des lieux qui ne relèvent ni du domicile, ni du travail. Des lieux hybrides qui se situent entre l’espace public et l’espace privé, contribuant ainsi au développement économique et à l’activation des ressources locales ».
Si pendant longtemps les tiers-lieux de fabrication numérique ont été considérés en France comme l’apanage des grands centres urbains, ils ont depuis fait largement la démonstration de leur rôle pour régénérer des territoires ruraux et ancrer de nouvelles formes d’innovation et de développement, en dehors des contextes métropolitains.
Un tiers-lieu peut se définir comme un espace ouvert où des individus peuvent se réunir pour travailler, s’approprier des savoirs et/ou des compétences, pour se rencontrer ou simplement échanger de façon informelle. Nouveaux lieux du lien social, de l’émancipation et des initiatives collectives, les tiers-lieux se sont développés grâce au déploiement du numérique partout sur le territoire.
Une définition large des tiers-lieux consiste à dire que ce sont des espaces physiques pour faire ensemble : coworking, micro-folie, campus connecté, atelier partagé, fab lab, living lab, hacker space, maker space, garage solidaire, social place, friche culturelle, maison de services au public… En effet il n’existe pas de caractéristiques précises inhérentes aux tiers-lieux : chacun a sa spécificité, son fonctionnement, son mode de financement, sa communauté. Le point commun de telles initiatives est qu’elles permettent les rencontres informelles, les interactions et l'innovation sociale.
Les tiers-lieux en milieu rural permettent de favoriser la rencontre entre personnes d’écosystèmes différents afin de faire émerger des coopérations locales nouvelles, ou bien d’éviter à des salariés des déplacements pendulaires grâce au télétravail depuis de tels lieux. Ainsi, un tiers-lieu rural permet de redynamiser une ville ou un quartier, grâce à l’implantation d’un nouveau lieu de vie sur des territoires qui sont souvent enclavés.
Il n’existe pas un « modèle type » de tiers-lieux car ces espaces se construisent selon les besoins des citoyens et des entreprises, selon les dynamiques associatives et selon les particularités d’un territoire. En effet, que ce soit pour travailler, expérimenter de nouveaux modèles sociaux et économiques, chercher un service ou tout simplement rencontrer sa communauté, les Tiers-lieux sont ouverts à tous ceux qui veulent expérimenter une nouvelle vision de la création d’innovation et de valeurs sur les territoires.
Les tiers-lieux d’activités encouragent au travers d’espaces de travail partagés, l’échange, la collaboration, l’élaboration de projets communs, la mutualisation de ressources (locaux, outils, compétences, réseaux, …) et le partage de valeurs qu’on retrouvera dans certains tiers-lieux (Créative House, Startups Studio,...) qui peuvent accompagner de bout en bout la viabilisation d’une entreprise innovante et la mise en marché de ses solutions et produits par une entrée au capital dès son entrée dans le programme d’accélération.
Les tiers-lieux d’innovation cherchent à stimuler les process d’innovation en faisant interagir une diversité d’acteurs (chercheurs, acteurs économiques et usagers), en s’appuyant sur le partage, l’expérimentation et le prototypage.
Ouverts à tous, particuliers comme professionnels, ils mettent à disposition toutes sortes d'outils, notamment des machines-outils pilotées par ordinateur pour la conception et la réalisation d'objets (imprimantes 3D, découpe laser, etc.).
Ils s'adressent notamment aux entrepreneurs, aux designers, aux associations, aux artistes, aux bricoleurs, aux étudiants qui veulent passer plus rapidement de la phase de concept à la phase de prototypage, de la phase de prototypage à la phase de mise au point, de la phase de mise au point à celle de déploiement, etc.
Les tiers-lieux sociaux reposent sur un objectif social affirmé, autour d’enjeux sociétaux, de participation citoyenne, d’entrepreneuriat social ou encore de transitions démocratiques. Ces tiers-lieux sont fortement structurés autour des acteurs de l’économie collaborative, de l’économie numérique et de l’ESS (Économie sociale et solidaire).
Ouverts à tous publics, ils permettent également d’une part d'apporter des services de découverte, de formation, d’apprentissage, d'accompagnement à l'usage du numérique, et d’autre part, de favoriser les relations humaines de proximité, la rencontre intergénérationnelle et à soutenir localement les porteurs de projets associatifs par la constitution et l’animation de communautés.
Les tiers-lieux de services au public : sans forme juridique imposée, ces lieux peuvent être portés par une collectivité, un EPCI, un opérateur de service au public ou une association. Ils assurent un service de proximité et un accompagnement personnalisé, facilitent les démarches administratives (via des connexions Internet en libre accès, des outils de communication interactifs, de la visioconférence), améliorent la qualité du service public. Ils visent également à régénérer des territoires en déprise, à rendre plus attractifs les territoires ruraux et à désenclaver les plus isolés.
Les tiers-lieux culturels sont des espaces centrés autour d’évènements artistiques visent à créer et animer la vie culturelle du territoire. Ils sont un lien entre les acteurs (publics, associatifs) de la culture d’un territoire et les friches culturelles. Ils peuvent constituer un important vecteur de redynamisation des territoires du fait de leur force d’attraction : expositions, soirées, concerts, etc.
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