Une zone blanche est une zone dépourvue de réseaux de téléphonie mobile, c’est donc une zone où il est impossible d’émettre ou de recevoir des appels, ou encore de partager des données ou de se connecter à internet, quelque soit son opérateur mobile.
Il est également possible de parler de zone blanche 2G, 3G ou 4G si la zone n’est pas couverte, par aucun des opérateurs mobiles, dans une technologie particulière (une zone blanche 4G n’est pas couverte en 4G par aucun opérateur, mais peut être couverte en 3G ou 2G par un ou plusieurs opérateurs).
A l’inverse des zones blanches, une zone grise est une zone qui est couverte par au moins un opérateur mobile, mais pas par tous. Les zones grises résultent donc directement du fait qu’il y a une concurrence entre plusieurs opérateurs.
On peut noter qu’une zone grise est toujours blanche pour un client dont l’abonnement est chez l’opérateur qui ne couvre pas.
A l’instar des zones blanches dans une technologie particulière, il est également possible de parler de zones grises dans une technologie particulière.
Historiquement, les obligations de l’Arcep ne concernent que l’extérieur des bâtiments. Aussi, l’intérieur de certains bâtiments, s’il n’existe pas de dispositifs spécifiques assurant la couverture indoor, peut être considéré comme une zone blanche ou une zone grise.
Une couverture uniforme et intégrale, de la part de tous les opérateurs, de toutes les parties d’un territoire, n’existe pas, car cela voudrait dire que tous les opérateurs émettent les mêmes ondes, aux mêmes endroits, à partir de la même hauteur, à la même puissance, et qu’il n’y ait aucun obstacle gênant, voire empêchant la propagation des ondes.
Trois principaux éléments peuvent expliquer qu’il y ait des zones de mauvaise couverture :
La politique de l’Etat et du régulateur, en France, dans le domaine du numérique, est de privilégier la concurrence par les infrastructures, c’est-à-dire que les opérateurs ne se font pas uniquement concurrence dans les offres à leurs clients, mais également dans les infrastructures nécessaires aux points d’émission qu’ils possèdent, qu’ils construisent ou qu’ils louent. Ainsi, les opérateurs ne sont pas tous implantés au même endroit sur le territoire, ce qui impliquent qu’ils ne couvrent pas tous les mêmes endroits.
Des cas particuliers et des exceptions existent à ce principe, ils sont détaillés ci-dessous au chapitre concernant les moyens pour remédier aux zones de mauvaise couverture.
On l’a vu, les opérateurs n’émettent pas des mêmes emplacements. Cependant, même s’ils étaient sur le même point haut, les antennes de différents opérateurs ne seraient pas nécessairement aux mêmes endroits (différence de hauteur par exemple), ni avec les mêmes caractéristiques ou choix d’ingénierie (fabriquant de l’antenne, inclinaison de l’antenne, azimut, …).
Aussi, une différence de quelques mètres, une inclinaison plus ou moins importante, un azimut différent vont produire une couverture légèrement différente entre les 2 opérateurs, et donc produire des zones où la couverture d’un opérateur sera meilleure que celle produite par un autre opérateur.
A ces différences s’ajoute le fait que les opérateurs n’émettent pas tous les mêmes fréquences (par exemple, en 4G, l’un pourrait émettre dans la bande 1800 MHz, et l’autre dans la bande 2600 MHz). La propagation des ondes étant dépendante de la bande de fréquence utilisée, l’usage de différentes bandes de fréquence peut également expliquer des couvertures différentes entre opérateurs.
Pour couvrir une zone, il faut un point d’émission, situé sur un point haut (par exemple un pylône).
Cependant, les opérateurs ne peuvent tout simplement pas implanter des pylônes partout où ils le veulent sur le territoire : ils doivent notamment respecter des règles d’urbanismes ou des zones protégées (protection de monuments remarquables, zones militaires ou sensibles, parcs naturels, …), certaines zones sont par ailleurs difficiles d’accès (montagne) ou rendent la propagation des ondes très compliquée (zones de forêts).
Enfin, notamment pour des raisons sanitaires, de plus en plus d’élus, le cas échéant sous la pression d’une certaine partie de la population, s’opposent à l’implantation d’antennes sur leurs territoires, ce qui provoque des trous de couverture et des zones non couvertes là où les opérateurs ne peuvent pas implanter leurs antennes.
Les zones blanches existent depuis que les premiers réseaux de téléphonie mobile ouverts au public existent, donc le début des années 1990, et les zones grises dès qu’il y a eu plus d’un opérateur d’envergure nationale, soit environ les mêmes années.
Cependant, tant que l’usage de la téléphonie mobile n’était pas répandu, ces notions de zones blanches et grises n’étaient pas critiques, et on comprenait que les réseaux ne pouvaient couvrir tout le territoire.
La première prise de conscience, notamment par les pouvoirs publics, qu’il fallait couvrir mieux le territoire l’a été avec les travaux ayant conduit au premier programme visant à la réduction des zones blanches en 2003, avec la volonté de couvrir tous les centres-bourgs de toutes les communes de France Métropolitaine (voir ci-dessous).
C’est ensuite la volonté et la nécessité des utilisateurs d’être connecté partout et tout le temps, avec l’avènement des smartphones, et notamment le premier iPhone en 2007, que cette notion de zones non couvertes du territoire a pris beaucoup d’importance. Aujourd’hui, il est en effet attendu que l’on puisse être connecté partout, et tout le temps, et il n’est plus concevable que certaines parties du territoire ne soient pas couvertes.
Communément, il est d’usage d’approximer les zones blanches à moins de 1% de la population, sur une surface d’environ 10% du territoire.
Cependant, depuis fin 2017, les opérateurs sont obligés de publier des cartes de couverture pour les services voix/SMS en distinguant différents niveaux de couverture :
- Très bonne couverture : Vous devriez pouvoir téléphoner et échanger des SMS à l'extérieur des bâtiments et dans la plupart des cas à l'intérieur des bâtiments.
- Bonne couverture : Vous devriez pouvoir téléphoner et échanger des SMS à l'extérieur des bâtiments dans la plupart des cas, et dans certains cas, à l'intérieur des bâtiments.
- Couverture limitée : Vous devriez pouvoir téléphoner et échanger des SMS à l'extérieur des bâtiments dans la plupart des cas, mais probablement pas à l'intérieur des bâtiments.
Depuis cette date, il est également considéré que les zones de « couverture limitée » ne comptent plus dans les statistiques de couverture des opérateurs, et comptent donc dans les zones non couvertes par l’opérateur.
La carte ci-dessus représente la superposition des zones de « très bonne couverture » et de « bonne couverture » des 4 opérateurs. Plus les zones sont claires, et moins il y a d’opérateurs présents pour couvrir ces zones.
On peut constater que les zones non couvertes sont principalement concentrées dans certains départements difficiles à couvrir, en particulier dans les zones montagneuses (Alpes, Pyrénées, Massif Central et Corse).
La présence de zones blanches et grises sur le territoire, bien qu’inhérente aux réseaux mobiles, n’est cependant pas une fatalité. Des solutions existent pour les réduire, que cela soit des solutions de type réglementaires, et des solutions aux mains des opérateurs ou plus locales.
Le Code des Postes et Communications Electroniques encourage déjà le partage passif des installations lorsque cela est possible, c’est-à-dire le fait de regrouper les points d’émissions de tous les opérateurs sur le même support.
Cependant, on l’a vu, être regroupé sur un même support ne suffit pas à remédier à ces problématiques, et, de plus, il n’est pas possible de partager tous les supports (structure, encombrement, modalités de partage, …).
Aussi, les pouvoirs publics, et notamment l’Arcep, ont mis en place, depuis 2003, des plans de résorption des zones blanches :
Pouvoir acheminer les appels des clients, où qu’ils soient, participe à la renommée de l’opérateur et à son positionnement sur le marché.
Aussi, de part leurs déploiements naturels, pour étendre la couverture de leurs réseaux, les opérateurs sont les premiers acteurs de la réduction des zones blanches et des zones grises. Ainsi, et cela concerne plus spécifiquement les zones grises, un opérateur ne couvrant pas une certaine zone, alors qu’un ou plusieurs de ses concurrents couvrent cette même zone, peut naturellement étudier les possibilités de couvrir cette zone afin de pouvoir lui aussi capter des clients.
En matière de déploiement des réseaux mobiles, les territoires ultramarins connaissent des problématiques similaires à celles de la métropole. Cependant, ils présentent aussi des spécificités : opérateurs différents, obligations particulières, tailles de marché inférieures ne bénéficiant pas nécessairement de la dynamique concurrentielle métropolitaine, entretien des réseaux dans des conditions géographiques et météorologiques plus difficiles...
En raison de ces particularités, les programmes réglementaires ne sont pas déclinés outre-mer. Ce sont donc notamment des initiatives locales, menées en concertation avec les opérateurs, qui permettent de réduire le nombre de zones blanches et grises. Un diagnostic préalable de la couverture mobile du territoire considéré (drive-test, simulations) peut être utile afin de mieux appréhender les difficultés locales.
Même si la couverture de l’intérieur des bâtiments ne fait l’objet d’obligations, de plus en plus de personnes se plaignent de ne pouvoir capter chez eux, ou dans leurs bureaux. Pour ces cas particuliers, des solutions existent, à mettre en œuvre par des particuliers (dispostifs type « femtocells », répéteurs 4G, …) ou de plus grande ampleur, à destination d’entreprises (dispositifs type DAS – Distributive Antennas Systems)
Tactis intervient auprès des régulateurs, des opérateurs de télécommunications, des industriels, des gouvernements et collectivités territoriales / autorités locales, aménageurs, urbanistes pour des questions liées à l’usage des fréquences, l’attribution de licences, le partage des infrastructures, la mise en place d’un observatoire de couverture et mesure de la qualité de services, la qualification des zones blanches, la mise en place d’une couverture étendue des zones rurales, la connectivité In Door, etc.
Dans ce cadre, Tactis peut accompagner toutes les collectivités afin de faire une expertise de la couverture de leur territoire, notamment dans le cadre du New Deal Mobile.
A l’appui de cet accompagnement, Tactis pourra utiliser le logiciel de simulation de propagation ATOLL, qui est une référence en matière de modélisation et simulation de couverture et de déploiement de réseaux radio. Tactis est le seul cabinet d’assistance à maîtrise d’ouvrage spécialisé dans les problématiques d’aménagement numérique à disposer et à être formé à l’usage de ce logiciel clé des modélisations de couverture fixes et mobiles.
Sources : Tactis, Arcep
Bonjour, vous avez une question sur les zones blanches ou les zones grises ? Besoin d'une levée de doute ou de précisions concernant une éventuelle mission de couverture mobile ? Envoyez un email à Julien Renard, expert radio Tactis.